Montpellier le vieux, une plongée dans l’île de « The Witness »
J’avais visité ce site il y a un peu moins d’une trentaine d’années. J’en avais de bons souvenirs car j’avais en mémoire des images assez impressionnantes et cette sensation étrange d’être ailleurs, au milieu de nulle part. Le site n’ouvrait pas avant la moitié de matinée alors je faisais une petite visite des alentours, profitant des abords complètement déserts.
J’étais impatient et l’heure d’ouverture arrivait enfin. Une fois ma voiture garée, je me précipitais au bord du plateau pour admirer une vue que j’avais complètement oublié. C’était immense. Gigantesque. Les forêts et le relief à perte de vue. Le tout parsemé de ruines illusoires.
Je m’engageais sur le chemin pour redécouvrir des paysages oubliés, des panoramas grandioses surgissant au détour d’un rocher, d’une trouée parmi les arbres ou au sommet d’une pente.
Rapidement, une sensation supplémentaire s’installa. Ces pierres grises. Ces formes complexes et ces dédales de pierre… Tout m’évoquait une partie de l’île de « The Witness ». Par endroits, la ressemblance était frappante et je me retrouvais à être assailli à la fois par des souvenirs anciens et d’autres plus récents, mais tout aussi agréables…
De creux aménagés en défilés usés par l’eau et le vent, je me prenais à observer mon environnement, cherchant à déceler un motif que j’aurais pu rapprocher de ceux parsemant l’île puzzle. Je n’en trouvais pas (Contrairement au jardin Mosaïc, mais ça, c’est une autre histoire, comme dirait Ende). Je me promettais cependant de prendre quelques captures d’écran à mon retour pour illustrer ces impressions de déjà-vu…
Est-ce que inconsciemment le jeu m’avait lui aussi poussé à revenir ici ? Est-ce que je cherchais à raviver certaines histoires ? Je ne sais pas, et je ne le sais toujours pas à l’écriture de ces lignes.
Le parc était désert. Je profitais de la solitude des sentiers uniquement troublé que par le mouvement léger du vent et le chant de quelques oiseaux.
Les chemins étaient faciles. Hormis un départ au très hautes marches de rochers de plus d’un mètre de haut, la plupart du temps, ceux-ci serpentaient en une douce pente entre les arbres et les pierres au formes étranges mais familières.
Que ce soient des dinosaures, des visages ou des silhouettes gargantuesques, mes pas m’amenaient à chaque instant devant des scènes incroyables.
Si certaines formes laissaient une grande part à l’imagination, d’autres ne laissaient pas trop de doutes sur ce qu’elles pouvaient représenter, et si certains pouvaient voir un dromadaire là où je voyais un dinosaure, certaines étaient d’une ressemblance si frappante à des images connues que chaque instant passé à les regarder ne faisait que confirmer l’illusion.
Je continuais mon exploration jusqu’à arriver en bordure de la montagne, je me retrouvais face à la nature sauvage, isolée et les flancs déchirés par le temps.
Des arches, des tours, des empilements incongrus de pierres dont je me demandais comment elles avaient pu traverser les âges en restant debout. Tout conspirait à vouloir défier les lois de l’équilibre.
Une chose m’est cependant difficile à rendre dans cet article : je n’arrive pas, faute de repère familier, à montrer à quel point tout est d’une taille monumentale. Je pense que le fait d’utiliser de grands angles doit aussi contribuer à donner l’impression que tout semble plus petit…
J’arrivais à un belvédère surplombant l’intégralité du site. C’était impressionnant. Autour de moi, nulle ville. Uniquement des montagnes s’empilant les unes après les autres. Je buvais un peu d’eau tout en profitant du paysage et de la hauteur.