Le gouffre de Padirac

Le gouffre de Padirac

16 mai 2019 Non Par Jérémie

Lorsqu’on arrive sur le site, on ne voit pas trop immédiatement quel est sont intérêt. Si le charme bucolique de la campagne environnante est intéressant, ce que l’on voit en premier est une sorte d’énorme bâtisse constituant l’entrée du gouffre.

Et puis on le voit, lui…

Un trou béant, objet de bien des légendes… Et poussant mon smartphone aux limites de sa dynamique…

J’étais impressionné. Une fois de plus, je ne me pouvais pas m’empêcher à ce que j’avais pu voir dans certains jeux et de penser immédiatement à Far Cry 3… Je décidais de me prendre un billet et d’aller découvrir ce qu’il y avait sous terre.

Au fond se trouvait une sorte de galerie de mine désaffectée, menant à un endroit inconnu. Relief d’anciens passages ouverts lors des débuts du site…

Après une longue descente au travers de centaines de marches, j’arrivais au fond du gouffre, au sens propre, cette fois-ci.

Et tout ça, sans HDR, la magie du capteur plein format !

J’observais une sorte d’autel irradié par une lumière loin d’être blafarde et je continuais de m’enfoncer dans les boyaux, sous la roche.

Autel moussu, à défaut d’être fongique…
Le serpent de pierre continuait encore et encore, vers les profondeurs…

Au bout de la descente, je longeais ensuite une large caverne, creusée par l’eau et le temps. C’est le moment de vous expliquer une particularité du gouffre, enfin, une première particularité : cet endroit a été un des premiers à être équipé d’éclairage électrique et a été une vitrine technologique en son temps. Aujourd’hui encore, un soin particulier est apporté aux éclairages tout le long du parcours.

La température de l’air était étrangement agréable et contrastait avec la vive chaleur de mai de l’extérieur.

Je suivais le chemin sinueux pendant au moins une centaine de mètres avec comme compagnon le cours d’eau, limpide.

Mais au delà d’être de dimensions cyclopéennes et soigneusement éclairée, la grotte avait une autre particularité : une partie du chemin se faisait en barque conduite par des bateliers. Cette partie étant la source d’un juteux commerce de photos, je n’étais pas autorisé à utiliser le mien. Aussi, vais-je essayer de retranscrire au mieux l’expérience.

Après un moment semblant pourtant interminable, j’embarquais enfin, me laissant porter par le calme, les ténèbres, le bruit discret de la barque et l’écho léger de la voix de la batelière prévenant du passage d’autres barques.

Et soudain au détour de la rivière, une stalactite, massive apparut au milieu d’un lac souterrain, vision dantesque et pourtant féerique grâce à la pluie qui tombait du plafond en gouttes sonores.

Arrivé à quai, je continuais ma découverte, à nouveau libre d’accompagnateur. Je me retrouvais face à des eaux d’une pureté irréelle, à des salles aux dimensions géographiques remplies de concrétions de forme et de tailles incroyablement variées.

Des draperies

Le parcours continuait jusqu’à arriver à une barque semblable à celle que Martel, l’explorateur, avait utilisé pour explorer les kilomètres de galeries souterraines. A la lueur de bougies et sans équipement moderne…

Barque du temps jadis
Un gour rempli d’eau cristalline

Alors que je pensais être arrivé au terme de la visite, il me restait encore à découvrir la salle principale. Immense.

La salle principale, haute de plus de 80 mètres
Empilement d’assiettes

J’avais la chance d’avoir un appareil photo très sensible à la lumière et un objectif capable d’en laisser entrer un maximum. Avec mon téléphone portable, je n’arrivais qu’à saisir des tâches baveuses de gris et de couleurs. J’ai été surpris de la précision des images lors de leur développement.

Une caverne titanesque
Sur cette photo, j’ai restitué la lumière aussi sombre qu’elle l’était en réalité, sur les autres, vous bénéficiez de l’œil de l’appareil photo, plus sensible…
35mm f1.4, ça permet de faire des flous intéressants, même dans l’obscurité !

Nichée dans une anfractuosité, c’est une rencontre avec le buste du découvreur des lieux qui m’attendait, le premier à passer outre les superstitions, rumeurs et autres diableries pour explorer ce lieu fascinant.

Martel, l’explorateur puis exploitant du gouffre de Padirac

Je remontais ensuite vers la surface, profitant jusqu’au bout de visions fantastiques et de souvenirs incroyables. je savais que la chaleur allait bientôt de nouveau m’accabler. Mais je retrouverais aussi la lumière chaude de Padirac.

Des escaliers courraient d’un versant à l’autre du gouffre, permettant une ascension rapide et des vues saisissantes.
Dans la salle principale, une immense stalactite de plusieurs dizaines de mètres descendait du plafond.
Malgré un angle assez important, je n’étais que partiellement capable de restituer l’aspect colossal des lieux.

Je revenais ensuite à ma voiture pour ma dernière étape : Collonges la Rouge, dont j’ignorais tout pour le moment…